Selaković: Réponse diplomatique et politique si Priština enfreint les accords

08. mai 2022.
Le ministre des Affaires étrangères Nikola Selaković a déclaré que si Priština enfreint l'accord de Washington, la Serbie activera toutes les politiques possibles de défense des intérêts de l'État et du peuple serbe au Kosovo-Metohija, relevant du domaine des moyens diplomatiques et politiques.

S'exprimant à la RTS, le ministre Selaković a déclaré que quiconque se trompe qui pense que nous resterons les bras croisés et désintéressés devant la violation brutale des accords de Washington et de Bruxelles.

-Bien sûr, nous ne nous tairons pas, nous serons très intéressés, nous nous battrons de toutes les manières possibles. Priština souhaite rejoindre le Conseil de l'Europe. La Fédération de Russie n'est plus au Conseil de l'Europe, mais même si elle l'est, le Conseil de l'Europe décide à la majorité simple. C’est un secret de polichinelle, Priština a la majorité des membres du Conseil de l'Europe de son côté, ce qu'elle n'a pas de son côté, ce sont les principes que le Conseil de l'Europe s'est fixés il y a 12 ans, ce qu'il faut être pour être membre, a déclaré le chef de la diplomatie serbe.

Interrogé si l'Occident nous demanderait de reconnaître le «Kosovo» autoproclamé afin qu'ils puissent dire au président russe Vladimir Poutine qu'il n'y avait pas de précédent juridique, le chef de la diplomatie serbe a répondu que l'Occident mène déjà d’une certaine façon une politique en ce sens.

-Nous nous battons pour qu'elle n'aille pas dans cette direction, avec tous les moyens diplomatiques et politiques comme jusqu’ici, nous nous battrons encore plus fort. C'est nous qui avons affirmé et nous affirmons qu'un précédent a été créé qui sera utilisé, a dit le ministre Selaković, ajoutant que tout le monde s’en rend compte.

A ses dires, le problème de la sécession existe partout dans le monde et il y en a des centaines d'exemples, et créer un précédent peut donner lieu à une sorte de règle déviante qui sera appliquée dans d'autres cas.

-Le président de la Fédération de Russie a mentionné le cas du Kosovo-Metohija, en fait il a mentionné l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice. J'ai des frissons chaque fois que je pense ou entends parler de cet avis, parce que chaque fois que les représentants de Priština au Conseil de sécurité de l'ONU font référence à cet avis auquel les dirigeants serbes d’alors ont pas mal contribué en posant la mauvaise question à la Cour internationale de Justice, mais nous devons le combattre et nous devons nous battre pour nos intérêts au Kosovo-Metohija, les intérêts de l'Etat de Serbie et les intérêts du peuple serbe, a relevé le ministre Selaković.

Le ministre Selaković a vivement protesté contre le fait que la carte montrant le Kosovo-Metohija séparé de la Serbie avait été diffusée sur le service public lors de son interview.

-C'est scandaleux pour moi, le Kosovo-Metohija est limité, et il est écrit KOS. Il écrit pour le Kosovo-Metohija KOS et il est séparé de Serbie, nous devons changer cela. Comment voulez-vous que nous, en tant qu'État, gouvernement, président, Premier ministre et ministres, nous nous battons si nous avons un tel cas dans notre pays ?! Nous nous battrons malgré cela, nous n'abandonnerons pas le combat, a souligné le ministre Selaković et a dit qu'il espérait que cela ne se reproduirait plus. La présentatrice a déclaré qu'une erreur s'était produite et s'est excusée, et la carte a été retirée de l'écran.

À l'occasion du discours du président de la Serbie Aleksandar Vučić à la nation il y a quelques jours, lorsqu'il a présenté le plan en 10 points, qui soulignait que la Serbie n'imposera pas de sanctions à la Russie et ira encore plus fort envers l'UE, le chef de la diplomatie serbe a déclaré que la clé d’accélération des intégrations européennes n’était pas entre nos mains, mais que c'était entre nos mains de faire agir notre Etat en ce qui concerne certaines exigences du processus d'intégrations européennes, que nous recherchons pour plusieurs raisons.

Le ministre Selaković a souligné que près de 65 % de nos échanges commerciaux ont lieu avec les États membres de l'UE, que nos plus gros investisseurs et donateurs individuels sont issus des États membres de l'UE et que nous avons des centaines de milliers d'emplois en Serbie liés aux entreprises détenues par des entreprises des pays de l'UE.

-Quatre de nos huit voisins sont déjà dans l'UE. Le prix que nous devons payer est celui pour lequel nous sommes prêts, le prix payé par les autres pays qui ont rejoint l'UE, mais nous devons essayer de le maintenir le plus bas possible pour nous, nous y parvenons, a souligné le chef de la diplomatie serbe.

Le ministre Selaković a souligné que l'approche du problème présentée par le président Vučić est la plus rationnelle car nous n'imposons pas de sanctions à la Russie, mais notre objectif prioritaire est une voie européenne plus rapide pour changer notre société, renforcer l'État de droit, attirer davantage d'investissements étrangers et être toujours le champion du développement économique en Europe.

-La Serbie y parvient, car la Serbie est sérieusement gérée. Ce que le président Vučić a particulièrement souligné, c'est le fait que chez nos citoyens ce genre d'enthousiasme et de soutien pour la voie européenne a baissé, mais le président a clairement dit «d'accord, donnez-moi une alternative à cette voie, comment allons-nous créer plus d'emplois, construire plus  de trains à grande vitesse, hôpitaux, comment vont évoluer nos salaires et nos pensions de retraite, a relaté le chef de la diplomatie serbe.

Demandé où en était la diplomatie serbe, vu que la guerre en Ukraine et la crise globale imposent de nouveaux réalignements, règles et positions dans les activités diplomatiques à tous les pays, le ministre Selaković a déclaré que la diplomatie serbe était au service de l'Etat de Serbie, qui est l'un des rares Etats épris de liberté et souverain en Europe et dans le monde, qui s'efforce de prendre des décisions concernant son destin en toute indépendance et souveraineté.

-Le monde est dans un changement d'architecture politique, nous devons changer et nous adapter à certaines circonstances, européennes et mondiales, mais pour avoir comme idée directrice quels sont les déterminants de notre politique intérieure et extérieure. C'est pourquoi le président Vučić a proposé un plan en 10 points, montrant à quel point l'approche de la crise à venir est sérieuse, a souligné le chef de la diplomatie serbe.

Le ministre Selaković a annoncé qu'il devrait avoir un déjeuner de travail à Bruxelles le 16 mai à l'occasion du Conseil des affaires étrangères de l'UE, qui réunira les ministres des affaires étrangères de tous les États membres de l'UE et des Balkans occidentaux, et que les Balkans occidentaux seront l'un des sujets principaux.